CLUB DRESSAGE AVIGNON

Documentation

Éducation Canine Avignon
Le Chien expliqué aux enfants

Le courant passe souvent entre les chiens et les enfants car ils ont bien des points communs : ils sont joueurs, infatigables, parfois de taille comparable, ils ne craignent pas de se salir et adorent chahuter.

Pour autant, ils ne sont bien ensemble que s’ils se respectent mutuellement.

Pour favoriser le développement d’une relation harmonieuse, éviter que certains enfants ne développent pour toute leur vie une peur incontrôlable du chien due à une expérience négative, c’est aux parents d’apprendre le chien aux enfants.

Cela paraît évident, mais dans les faits, cela ne l’est pas tant que ça : les chiens ont un langage propre, qui n’est pas du tout le nôtre. Pourtant, quand on voit un enfant (et parfois même un adulte) s’adresser à son tou¬tou, on voit bien qu’il s’attend à ce que l’animal le comprenne, voire lui réponde. Orle chien mobilise toute son attention, écoute, mais ne peut deviner ce qu’on attend de lui.

L’enfant doit donc toujours utiliser les mêmes mots que l’animal apprendra à reconnaître, surtout s’ils sont associés à une activité particulière : son nom pour obtenir son attention, et puis prome¬nade, manger, dormir, au pied, assis, câlin… Des mots brefs que l’on peut souligner d’un geste. Ainsi, le chien parle un peu humain et l’enfant parle un peu chien. A partir de là, on peut élaborer 10 commandements à l’usage des enfants.

1. Ne fais jamais à un chien ce que tu voudrais pas qu’on te fasse
Le chien est un être sensible auquel tu peux facilement faire mal. Si tu lui tires les oreilles, que tu lui donnes un coup de pied, que tu montes sur son dos, tu le fais souffrir. Et même si ce n’est pas le cas parce qu’il est très gros par exemple, tu l’ennuies. Ses seules défenses, c’est grogner et montrer les dents car il n’a pas le droit de te mordre (tous les êtres humains sont dominants par rapport à lui) ou s’en aller. Joue avec lui de façon à lui faire plaisir et tu verras que toi aussi, tu en seras heureux : caresses, jeux de balle, roulades dans l’herbe…

2. Ne caresse pas un chien sans demander la permission à son propriétaire.
Tout brave qu’il paraît, le chien peut avoir eu une mauvaise expérience des enfants, avoir mal quelque part et être sur ses gardes ou être peureux. Si on vient à sa rencontre sans se rensei-gner, on risque d’être mordu. Le pro¬priétaire, lui, connaît les réactions de son ami et donne volontiers le feu vert lorsque c’est possible. Il est d’ailleurs fier que son chien ait retenu ton atten¬tion et se fait un plaisir de te le présenter. S’il estime qu’il vaut mieux ne pas t’approcher, ne cherche pas à pas¬ser outre.

3. Ne regarde jamais un chien dans les yeux
Pour les chiens, ce n’est pas un gage de franchise, mais un défi caractérisé. En soutenant son regard, tu l’invites à prouver qu’il est plus fort que toi. Or il y a de bonnes chances pour que ce soit le cas. En tout cas, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour t’intimider et te faire battre en retraite. Tout ça parce qu’il n’a pas compris que tu voulais seulement te faire un copain. Alors tu regardes son poitrail ou au-dessus de sa tête et tu le flattes gentiment. Là, pas d’erreur pos¬sible, c’est une amitié qui commence.

4. Fais attention à la queue du chien
Si tu la tires, si tu marches dessus, tu lui fais mal et peut être même que tu l’empêches de s’exprimer. La queue n’est pas qu’un balancier agité d’amples mouvements pour chasser les insectes. C’est un élément important de son langage corporel. Selon qu’il la tient en panache ou entre ses jambes, qu’il la remue joyeusement ou qu’il la hérisse tout droit sur son dos, il exprime des sentiments différents. Tu dois donc la considérer comme une zone fragile et l’observer attentivement pour essayer de décrypter les informations qu’elle communique sur le moment. On ne joue pas avec le baromètre de l’humeur…

5. Ne dérange pas un chien qui mange.
Manger est certainement l’acte le plus important de la vie d’un chien. D’abord il a besoin de se restaurer quand il a faim ce qui est parfaitement normal. Mais chez les chiens, la nourriture a aussi une valeur sociale. Le dominant mange avant tout le monde en public. Le dominé attend son tour et s’il ne reste rien, il jeûne. Regarder manger un chien en apprend long sur sa position dans la maison. C’est pourquoi il mange tou¬jours après son maître, qui le maintient ainsi dans une position de subordonné. Si tu lui retires sa gamelle sous le nez et qu’il n’a pas été habitué à cette manipulation, il risque de ne plus se contrôler et de te mordre. Chez les chiens, toucher à la gamelle d’un autre, c’est le comble de la mauvaise éducation !

6. Ne provoque pas un chien coincé derrière une clôture.
L’impunité te pousse peut être à l’exciter en faisant rebondir un bâton sur les lattes de bois ou de fer, à lui faire des grimaces ou à te moquer de lui. Et s’il aboie, tu multiplies les provo¬cations. Mauvais calcul : viendra peut-être un jour où il y aura un trou dans la haie. Ou encore tu te trouveras nez à nez avec lui, mais dehors, alors qu’il fait sa promenade. Et alors, tu peux en être sûr, il se sou¬viendra de toi contre les intrus, une tâche que ses maîtres lui ont confiée depuis toujours. Alors laisse le faire son boulot et passe tranquillement ton chemin.

7. N’essai pas de séparer deux chiens qui se bagarrent.
II faut savoir que la plupart du temps, l’algarade est moins grave qu’il n’y paraît. Le code des chiens leur interdit en principe de se montrer trop brutal dès lors que l’adversaire donne des signes de soumission. Mais il est sou¬vent spectaculaire de voir deux chiens se défier sur le thème : « Qui est le plus fort, hein ? » Si tu viens te mettre entre eux, tu seras forcément mordu sans qu’ils le fassent exprès car ils n’ont même pas conscience de ta présence. Laisse leurs maîtres les rappeler ou va chercher un adulte qui les séparera en leur lançant une bassine d’eau si besoin est.

8. Ne cours jamais devant un chien, même si tu as peur.
Parce que là, c’est le meilleur moyen de le voir te prendre en chasse. Pour lui, tu deviens une sorte de gibier qu’il est nécessaire d’attraper et d’immobiliser. Et comme il court beaucoup plus vite que toi puisque la nature l’a doté de quatre pattes puissantes, tu n’auras pas l’avantage. Plus tu cours, plus il s’excite, plus tu perds tes moyens. Prends sur toi et reste immobile, sans le regarder, même s’il vient renifler tes fonds de culotte : si tu es capable de le faire, il ne fera plus attention à toi au bout d’un moment.

9. Ne bouge pas si un chien t’agrippe avec les dents.
Ses intentions ne sont pas forcément belliqueuses. N’oublie pas que le chien n’a pas de mains et que sa gueule lui sert à attraper ce qui est à sa portée. Il peut venir te chercher pour jouer, pour être caressé ou parce qu’il veut t’entraîner dans un endroit précis. Et si vraiment il te considère comme un intrus, dis toi que le plus souvent les chiens de dissuasion immobilisent les gens qui sont sur leur territoire, mais se gardent de leur faire du mal… sauf s’ils cherchent à s’échapper ou à se défendre. Sois patient et attends qu’il se lasse ou qu’un adulte vienne te délivrer.

10. Ne joue avec un chien lorsque les adultes sont à proximité.
Surtout si vous vous livrez à la lutte ou si vous vous disputez un objet (balle, bâton, corde à mâcher), assure toi qu’un adulte est à portée de voix. Tout excité par ce genre d’activité, le chien peut dépasser les bornes sans s’en rendre compte et c’est l’accident. L’adulte est évidemment plus fort que toi et le chien le considère sans équi¬voque comme un dominant. S’il doit vous séparer, il jouit d’une autorité immédiate et incontestable qui mettra sur le champ fin à n’importe quel conflit.
Voilà. Si tu respectes ces conseils simples et faciles à mettre en oeuvre, tu seras toujours à l’aise avec ton chien comme avec ceux que tu croiseras. Et aux yeux de tes copains, tu seras celui qui sait s’entendre avec les chiens. A toi alors de faire à ton tour leur éducation !